Pas d’alcool tu ne boiras… retour a l’ère de la prohibition.

Tandis que le 18ème amendement de la constitution américaine ( 16 janvier 1920) interdisait toute production, vente & transport d’alcool à des fins de boissons ; la contrebande & la mafia se sont gonflés à bloc, profitant des fermetures & des cessions successives de fabriquant. Le boum de la prohibition a frappé sur tout le territoire…. laissant les américains au régime sec ! L’interdiction de l’alcool pour protéger la population ouvre grand les portes au marché noir, les gangs s’emparent du marché, à l’instar d’Al Capone, star de la contrebande !
Sommaire

La prohibition, quand tout a commencé…

Désireuse d’une société plus morale & militante pour une interdiction pure & simple de la consommation d’alcool, lAmérique protestante veut faire la guerre au vice ! La consommation jugée excessive serait au coeur de tous les maux et ruinerait la vie de famille. Pasteurs & associations de femmes (souvent leurs époux dépensaient leur salaire journalier en boisson) vont faire entendre leur voix. Différents partisans de la prohibition suivront le mouvement (Ligue Anti-Saloon). L’ organisation de lobbying parvient à faire voter ce fameux 18ème amendement en 1919. Le démon de la boisson fait son testament avec le «Volstead Act» (19 janvier 1920). Légiféré par Andrew Volstead (parti républicain représentant du Minesota), il fait basculer l’Amérique. Il faudra attendre 14 ans et quelques mois plus tard pour voir son abrogation. En 1917, au moment de l’entrée en guerre des Etats-Unis, 23 états américains avaient adopté et mis en œuvre une législation prohibitionniste. Étant donné la corruption, le crime organisé, la violence & la contrebande qui contrôlaient les grandes métropoles urbaines, le gouvernement américain n’eut d’autre choix que d’annuler le 18ème amendement, donc de mettre fin à la prohibition en 1933.

Prohibition & boom de la criminalité… à qui profite le crime ?

Devant ce scénario restrictif & prohibitif : pas d’alcool (bière, vin, distillats hautement titrés) en cas de demande, il y a toujours un débouché économique, légal ou non. Les flots d’alcool s’étant taris, il devient impossible de s’en procurer, & la prohibition ouvre ainsi la voie au développement du marché noir. Familles mafieuses & trafiquants prennent le monopole ( production, transport & lieu de consommation), offrant la renommée au célèbre Al Capone (de son vrai nom Alphonse Gabriel Capone). Al Capone s’établit
en 1920 dans la ville de Chicago
et commence à côtoyer les mafieux dès son arrivée. Les gangs opèrent une véritable industrie. La filière & la gestion des débits clandestins sont couvertes ainsi que l’importation (Mexique, Canada & Cuba). Elle inclut même l’exportation, à partir des ports de la côte atlantique. Conséquence : la prohibition a donné lieu à un boom de la criminalité organisée, détruisant les petites entreprises & les distilleries familiales. On estime, après les années 30, une énorme perte de savoir-faire dans la production et on a mis du temps à la reconstruire. À cette époque, la bière, qui représentait 60 % de la consommation d’alcool, avait remplacé le whisky comme boisson alcoolisée la plus consommée ; elle régnait dans les saloons, les bars ou tavernes qui tenaient lieu de club social pour les travailleurs immigrants.

Boire en cachette… Les speakeasies remis au goût du jour !

Les grands classiques comme le Bloody Mary (1921) ou le Side-Car (1924) naîtront à Paris. Les patrons de bars clandestins (speakeasies) qui ont fleuri dans les années 1920 aux États-Unis sous la prohibition (au plus fort de la période, on en comptait 38 juste sur la 52e rue, à Manhattan) demandaient à leurs clients de parler bas pour ne pas attirer l’attention des policiers. À New York, le Back room est l’un des derniers véritables speakeasies de la ville. Dans les années 1920, le bar servait de l’alcool de contrebande avec une épicerie qui faisait office de couverture. Pendant cette période l’Écosse exporta du whisky vers les USA en passant par les Bahamas et par le Canada. Un importateur-contrebandier se fit connaître par le fait d’importer des whiskies de bonne qualité, son nom devint une expression “ A real Mc Coy” cela signifiait un vrai whisky pur. C’était l’époque de Joséphine Baker, l’Art déco, Coco Chanel… La folie des années 1920 se caractérise par de nombreuses nouveautés : l’apparition du jazz, de la radio, du cinéma…Aujourd’hui, soit 100 ans après, l’esprit speakeasy ressurgit à travers des bars trendy à Paris.

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